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ALPINE A110 PREMIERE EDITION

Alpine, le rêve d’un homme, l’ambition d’un capitaine d’industrie

08 février 2023

Le A fléché, la firme de Dieppe, le constructeur des Berlinettes, les berlines bleues, peu importe le sobriquet employé on sait immédiatement que l’on fait référence à la marque Alpine, le rêve d’un seul homme, passionné et pilote : Jean Rédélé !

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Une idée si simple, Alpine a créé des vocations

Les Alpine, on les connait notamment grâce à la légendaire Berlinette A110, mais ce serait faire offense à toute l’histoire de la firme de Dieppe et à son concepteur Jean Rédélé qui a œuvré pour bâtir un empire dont l’héritage perdure encore aujourd’hui.

Jean Rédélé, né un 17 avril 1922 (on célèbre donc son centenaire), prend la succession familiale, une concession Renault, il devient le plus jeune concessionnaire de France à 24 ans ! Épris de la Renault 4CV, il s’en sert la semaine… et le week-end, il la pilote.

L’entreprise décolle dès l’apparition de l’A110 originelle en 1962. À l’époque, Alpine et Renault collaborent étroitement puisque les Alpine sont vendues et entretenues par les concessionnaires Renault. Au début des années 1970, Alpine fait partie de l’élite du rallye. En 1971, Alpine monopolise le podium du célèbre Rallye Monte-Carlo avant de récidiver en 1973, l’année où elle devient le premier constructeur sacré Champion du Monde en rallyes.

Alpine à la course dans le sang. Toutes ses autos sont typées, tant dans le style que dans le comportement. Cette formidable image a été, bien sûr, écrite sur les routes des rallyes mais les Alpine ont aussi triomphé en prototypes dans les plus grandes courses d’Endurance, en commençant par les 24 Heures du Mans, épreuve reine du calendrier. Elles ont aussi été couronnées en monoplace, la discipline la plus exigeante du sport automobile et en rallycross, celle qui exige une solidité à toute épreuve.

Alpine en sport automobile

Jean Rédélé, le champion derrière le volant

Dès janvier 1950, Jean Rédélé engage sa 4 CV personnelle au 20ème Rallye Monte-Carlo. Il est copiloté par Marcel Delforge, le chef d’atelier de la concession dieppoise mais la neige les retarde et ils arrivent hors-délai.

Le succès arrivera lorsqu’il s’engagera au 1er Rallye de Dieppe, sur ses terres et face à 40 autres concurrents, il y imposera sa 4 CV ! Cette victoire est saluée par la Presse et la Régie Renault qui lui propose, dès 1951, de courir le XXIème Rallye Monte-Carlo sur une “1063”, la version “spéciale course” de la 4 CV.

Sa carrière de pilote est lancée. Premier au 1er Rallye de Dax, cinquième au Rallye du Dauphiné, troisième au terrifiant Marathon de la Route qui se déroule entre Liège, Rome et Liège, troisième encore au Tour de France Automobile, il termine sa saison en remportant le Tour de Belgique.

Ensuite, Jean Rédélé décide de rendre plus légère et mieux profilée sa 4 CV, il décide d’aller en Italie pour rencontrer le stylliste Giovanni Michelotti et il lui commande une « 4 CV Spéciale Sport ». En attendant la livraison de cette commande, c’est avec son ami Louis Pons qu’ils battront des records, notamment au très sélectives Mille Miglia.

Engagé officiellement par Renault aux 24 Heures du Mans 1952, Rédélé sur sa 4 CV est en tête de catégorie le dimanche à treize heures soit deux heures avant l’arrivée quand il doit abandonner. Il prend sa revanche au Tour de France Automobile où il termine troisième au classement général, un exploit compte tenu de la relative modestie de sa voiture. L’année 1952 est triomphale pour le jeune concessionnaire.

En 1954, Rédélé et Pons s’imposent aux “Mille Miglia” qui deviennent leur épreuve fétiche, puis au Critérium des Alpes. À l’issue d’une saison 1954 aussi prodigieuse que celle de 1953, Jean Rédélé est désormais considéré comme un grand pilote, compliment qui lui va droit au cœur même si, dans son for intérieur, il sait qu’il va bientôt devoir choisir entre piloter ses autos ou piloter son entreprise.

Et ainsi naquit Alpine !

La SARL “Société des Automobiles Alpine” est créée le 25 juin 1955 et, début juillet, Jean Rédélé présente lui-même trois coachs A106 (A comme Alpine et 106 par référence à la mécanique 1062 des 4 CV, qui lui sert de banque d’organes).

Le premier est bleu, le second est blanc, le troisième est rouge. Tout est dit. « Une auto française pour faire briller les couleurs tricolores sur les routes et dans les compétitions ». Pierre Dreyfus, le PDG et Fernand Picard, le Directeur des Etudes et Recherches de la Régie sont convaincus.

Le 6 octobre 1955, Jean Rédélé lance officiellement sa marque et ses voitures à l’occasion du 42ème Salon de l’Automobile de Paris. Elles y côtoient l'”Etoile Filante”, la voiture conçue par les ingénieurs de Renault et Turbomeca qui vient de battre le record du monde de vitesse pour voiture turbine en atteignant 308 km/h sur le Lac Salé aux U.S.A.

Après deux cent cinquante et une autos produites, le coach, puis le coupé cèdent leurs places au cabriolet et à la berlinette. Le mythe est en train de naitre, avec l’A110, le succès commercial est atteint.

La berlinette aura été produite à environ 7 500 exemplaires et aura brillé sur tous les “terrains de jeux” où elle était engagée (rallye, circuit, rallycross, course de côte, course sur glace etc…).

Alpine A310

Le rapprochement avec Renault

Le succès grandissant d’Alpine porté par la berlinette A110 oblige Jean Rédélé à créer une seconde unité de production à Thiron-Gardais (Eure et Loir). Jean Rédélé est confronté à un accroissement des commandes de berlinettes que l’atelier de l’avenue Pasteur ne peut satisfaire. En parallèle à cet accroissement de capacité industrielle, Jean Rédélé a imaginé une toute nouvelle auto : l’A310, présentée au Salon de Genève 1971.

Moderne, rationnelle et fonctionnelle, elle est pensée en liaison avec le Bureau d’Etudes de “Renault Ingénierie”, chargé de la construction des nouvelles usines via la “Seri”. Mais l’A310 et la nouvelle usine dieppoise vont être victimes de la crise pétrolière de 1973 avec pour conséquence une baisse sensible des volumes de vente.

L’A310 va pourtant évoluer régulièrement et trouver son marché. Après le quatre cylindres 1 605 cm3 de 140 CV en 1971, elle dispose de l’injection dès 1974 puis, à partir de septembre 1976, est dotée du moteur V6 2700 cm3 de 150 CV prélevé sur la Renault 30 TS. En 1981, elle bénéficie du train arrière de la nouvelle Renault 5 Turbo. Après avoir été produite à plus de 11 600 exemplaires (2 340 exemplaires en version quatre cylindres et 9 287 en version six cylindres), elle tire sa révérence et s’efface au profit de la nouvelle GTA en 1985.

Entretemps, la Renault 5 Alpine a été lancée avec succès. Elle sera produite à 56 000 exemplaires en version “atmosphérique” de 1976 à 1980 et à 23 000 exemplaires en version “turbo” de 1981 à 1984

Jean Rédélé a toujours fait confiance à Renault. Grâce à cette entente, les voitures produites à Dieppe se sont appelées Alpine-Renault dès la fin de 1967, date à laquelle la marque de Jean Rédélé a été chargée de représenter officiellement Renault en compétition.

Les Alpine arborent désormais le losange Renault sur leur capot et les liens économiques sont de plus en plus étroits. Finalement, en 1973, ils sont concrétisés par une prise de participation de Renault à hauteur de 70% dans le capital d’Alpine.

En 1976, Alpine se voit retirer son activité sportive au profit d’une nouvelle entité, Renault Sport, animée par Gérard Larrousse. Après l’arrêt de la production de l’A610, l’usine de Dieppe – qui a toujours gardé fièrement le logo Alpine sur ses murs – produira de nombreux modèles sportifs pour le compte de Renault Sport.

Des années plus tard, la renaissance Alpine !

Des années plus tard, la renaissance Alpine !

La relance d’Alpine n’a jamais été oubliée par les dirigeants de Renault, conscients d’avoir une “pépite” dans leur portefeuille mais elle passait notamment par deux obstacles à franchir.

En Février 2016, la relance d’Alpine est officialisée à l’occasion d’une conférence de presse internationale sur le port de Monaco, lieu hautement symbolique pour une marque qui a remporté le rallye de Monte Carlo à deux reprises.

Le show car Alpine Vision révélé à cette occasion préfigure la voiture de série en préparation. Ce nouveau modèle développera 252 ch et ne pèsera que 1083 kg pour obtenir un excellent rapport poids/puissance, caractéristique qui a fait le succès des Alpine développées par Jean Rédélé et ses équipes. Ces deux éléments essentiels du développement de la voiture ont permis de respecter l’ADN de la marque, légèreté et agilité.

La compétition, les véritables gênes d’Alpine !

La compétition, les véritables gênes d’Alpine !

Alpine est une marque sportive. Elle a la course dans le sang. Toutes ses autos sont typées, tant dans le style que dans le comportement.

En rallye, tout a commencé avec les Coachs A106. Indépendamment de Jean Rédélé, quelques pilotes ont fait triompher cette première Alpine. En quelques années, ils formeront le premier contingent de pilotes professionnels.

L’arrivée de l’A110 sur les routes de rallye va ouvrir la carrière à d’autres pilotes. Citons Gérard Larrousse qui aurait dû gagner le Rallye Monte-Carlo 1968 s’il n’avait pas été surpris par une plaque de neige déposée par des spectateurs en mal d’émotions. Plus tard, Larrousse pilotera des Prototypes Alpine avant d’être Directeur de l’Ecurie F1 Renault.

Mais c’est surtout l’équipe des “Mousquetaires” créée par Jacques Cheinisse, le Directeur sportif de la marque, qui a marqué les esprits. Composée du funambule Jean-Luc Thérier, du perfectionniste Bernard Darniche, du solide Jean-Pierre Nicolas et du génial Jean-Claude Andruet, l’équipe avait fière allure. Elle était renforcée ponctuellement par quelques pilotes de talent tel qu’Ove Anderson qui a d’ailleurs apporté la victoire à Alpine lors du Rallye Monte-Carlo 1971.

Cette année 1971 sera celle du triomphe au Championnat International des Rallyes, sorte de Championnat du Monde avant l’heure. Elle succède à l’année 1970 où Jean-Claude Andruet a coiffé la couronne de Champion d’Europe des Rallyes.

Côté Prototypes, les Alpine ont commencé aux 24 Heures du Mans 1963 sous la direction de José Rosinski. Ici encore, Alpine fait preuve d’originalité en visant les “indices de performance” et les “indices de rendement énergétique” plutôt que la victoire absolue. Avec leurs petits moteurs Gordini de 1000 ou 1300 cm3 , elles vont s’imposer dans ces classements grâce à leur aérodynamisme en particulier. Dès 1964, Henry Morrogh et Roger Delageneste imposent leur M64 avec un moteur de 1149 cm3 .

En 1966, seconde victoire à l’indice énergétique avec l’A210 de Cheinisse-Delageneste. Les quatre prototypes Alpine sont à l’arrivée et ont parcouru plus de quatre mille kilomètres ce qu’aucune voiture française n’avait réalisé auparavant ni ici, ni ailleurs.

En 1968, Alpine présente une A220 équipée d’un moteur Gordini V8 de trois litres de cylindrée. Des phénomènes de vibration mettent à mal la fiabilité et après un nouvel échec en 1969, le programme Prototype est mis en sommeil.

Il est relancé en 1973 avec l’A440 V6 deux litres et termine en apothéose avec la victoire historique de Jean-Pierre Jaussaud et Didier Pironi sur Alpine Renault A442-B lors de l’édition 1978 des 24 Heures du Mans.

Alpine a également triomphé en monoplace. Dès la première année où la marque est engagée officiellement, Alpine remporte en 1964 le titre de Champion de France de Formule 3 avec le talentueux Henri Grandsire. En 1971, c’est Patrick Depailler qui est titré Champion de France sur les fameuses Alpine A364 “Dinosaure” et en 1972, Michel Leclère lui succède. Cette même année, Alpine est couronnée aussi du titre de Champion d’Europe F3 par équipe face aux redoutables équipes anglaises.

Alpine en rallycross

Alpine a également brillé dans d’autres disciplines : en rallycross – où Jean Ragnotti en 1977, Bruno Saby en 1978 et Jean-Pierre Beltoise en 1979 ont été Champion de France trois années consécutives en plus du titre européen conquis en 1977 par l’autrichien Herbert Grünsteidl – ou encore en course de côte (Jean Ortelli, Marcel Tarres et des centaines d’autres pilotes).

Lorsque l’étude de la renaissance de la marque Alpine est lancée en 2012, la décision d’un engagement du A fléché en compétition ne se fait pas attendre. En s’associant avec l’équipe Signature, fondée et dirigée par Philippe Sinault, Alpine s’allie avec une équipe auréolée de nombreuses victoires en monoplace sur les circuits du monde entier. Ainsi nait Signatech Alpine, équipe qui va représenter la marque dieppoise dans le championnat European Le Mans Series (ELMS) dès le début de la saison 2013.

Le retour des voitures bleues sur les circuits européens fait sensation, avec à la clé un premier titre de champion d’Europe d’Endurance pour Signatech Alpine avec une monoplace baptisée A450 et portant le N°36, pilotée par Nelson Panciatici et Pierre Ragues.

Lors de cette première saison dans la catégorie LMP2 du championnat du monde d’Endurance, l’équipe Signatech Alpine découvre avec son A450b de nouveaux circuits et obtient un premier podium aux 6h de Fuji, puis une première victoire aux 6h de Shanghai.

Pour la saison 2016, Alpine monte en puissance en engageant 2 voitures baptisées A460 dans le championnat du Monde d’Endurance catégorie LMP2. Côté Endurance, les années 2018 et 2019 sont regroupées et qualifiées de Supersaison FIA WEC. Signatech Alpine s’engage alors avec une Alpine A470. Cette Supersaison présente la particularité de comporter 2 fois les 24H du Mans dans la même saison. Signatech Alpine va remporter chacune des 2 éditions de cette course mythique, et remporter à nouveau le titre mondial LMP2.

En 2021, le programme d’Alpine en sport-automobile va monter en puissance, avec l’arrivée de la marque dans le championnat du monde de Formule 1 sous le nom d’Alpine F1 Team, sans oublier la montée dans la catégorie reine (LMP1) du championnat du monde d’endurance FIA WEC, sous le nom Alpine Endurance Team.

Alpine en compétition

Les grands résultats en compétition :

PROTOTYPES

1963 : CHAMPION DE FRANCE SPORT PROTOTYPE (J. ROSINSKI / M 63)
1964 : CHAMPION DE FRANCE SPORT PROTOTYPE (R. DELAGENESTE / M 64)
1974 : CHAMPION D’EUROPE DES MARQUES (A. SERPAGGI / A441)
1978 : VICTOIRE AU 24 HEURES DU MANS (D. PIRONI – J.P JAUSSAUD / A442 B)

MONOPLACES

1964 : CHAMPION DE FRANCE F3 (H. GRANDSIRE / P.64)
1971 : CHAMPION DE FRANCE F3 (P. DEPAILLER / A360)
1971 : CHAMPION DE FRANCE FORMULE RENAULT (M. LECLERE / A361)
1972 : CHAMPION DE FRANCE F3 (M. LECLERE / A364)
1972 : CHAMPION D’EUROPE F3 (EQUIPE ALPINE / A364)
1972 : CHAMPION D’EUROPE DE FORMULE RENAULT (A. CUDINI / A366)

RALLYCROSS

1977 : CHAMPION DE FRANCE (J. RAGNOTTI / A310 V6)
1977 : CHAMPION D’EUROPE (H. GRÜNSTEIDL / A310 V6)
1978 : CHAMPION DE FRANCE (B. SABY / A110)
1979 : CHAMPION DE FRANCE (J.P. BELTOISE / A310)

RALLYES

1967 : CHAMPION D’ESPAGNE (B. TRAMONT / A110)
1968 : CHAMPION DE FRANCE (JEAN-CLAUDE ANDRUET / A110)
1968 : CHAMPION D’ESPAGNE (B. TRAMONT / A110)
1969 : CHAMPION DE FRANCE (J. VINATIER / A110)
1970 : CHAMPION D’EUROPE (J.C ANDRUET / A110)
1970 : CHAMPION DE FRANCE (J.C ANDRUET / A110)
1971 : CHAMPION DE FRANCE (J.P NICOLAS / A110)
1972 : CHAMPION DE FRANCE (B. DARNICHE / A110)
1973 : CHAMPION DU MONDE (EQUIPE ALPINE / A110)
1973 : CHAMPION DE FRANCE (J.L THERIER / A110)
1974 : CHAMPION DE FRANCE (J. HENRY / A110)
1975 : CHAMPION DE FRANCE (J. HENRY / A110)
1977 : CHAMPION DE FRANCE (G. FREQUELIN / A310)
1980 : CHAMPION DE FRANCE (J. RAGNOTTI / R5 ALPINE)
1995 : CHAMPION DE FRANCE VHC (J.C REDELE / A110)

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